Chenets aux sphinx

Importante paire de chenets « aux sphinx » en bronze finement ciselé, patiné « à l’antique » et doré Paris, époque Directoire-Consulat, vers 1795-1800.

Chaque chenet est entièrement réalisé en bronze très finement ciselé, patiné « à l’antique » et doré à l’or bruni. Les recouvrements figurent de superbes sphinx égyptiens majestueux, représentés couchés, les visages sévères finement dessinés;

ils sont coiffés de némès retombant sur leurs bustes à plastrons qui s’attachent en croissants à l’arrière de leurs épaules ; leurs queues sont recourbées sur leurs flancs. Ils reposent sur des bases quadrangulaires à réserves en panneaux en saillie ponctués de pastilles sur les faces et sur les côtes ; enfin, quatre pieds toupies à frises de canaux finement moletées supportent l’ensemble.

La figure du sphinx, animal mythologique à corps de lion et tête humaine, est l’un des types de motifs tout particulièrement privilégiés par les artistes et les artisans parisiens du XVIIIe siècle.

Dans le domaine des bronzes d’ameublement, particulièrement celui des chenets, appelés à l’époque « feux »,

le sphinx est un élément de décor dès le règne de Louis XIV, puis redevient sous Louis XVI l’un des motifs décoratifs emblématiques du renouveau des arts décoratifs de la seconde moitié du XVIIIe siècle.

Ainsi, dès le milieu des années 1780, la reine Marie-Antoinette passe commande d’ensembles décoratifs à décor de sphinx ;

animal que l’on retrouve notamment sur certains panneaux de boiseries du « Cabinet doré », ainsi que sur quelques sièges livrés à la reine par le célèbre menuisier Georges Jacob.

Les chenets que nous proposons furent réalisés dans ce contexte particulier et présentent une composition originale qui s’inspire directement du sphinx de la Villa Borghèse à Rome.

Enfin, relevons qu’une paire de chenets similaire à celle présentée, mais avec des variantes dans le traitement des bases, fut livrée en 1786 par le bronzier Pierre-Philippe Thomire pour la chambre à coucher de la reine Marie-Antoinette au Château de Versailles (illustrée H. Ottomeyer et P. Pröschel, Vergoldete Bronzen, Die Bronzearbeiten des Spätbarock und Klassizismus, Munch, 1986, p.277, fig.4.11.16).

Attribuée à Pierre-Philippe Thomire « reçu maître fondeur le 18 mai 1772 »

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