Sabre du Général Etienne Gudin
Sabre de cavalerie légère de type 1800, garde en laiton à une branche, pommeau à côtes de melon, fusée en ébène quadrillée ; lame dorée et bleuie au tiers, ornée d'un hussard chargeant, fourreau de laiton à deux bracelets de bélières, décorés de filets, marqué à la partie supérieure : “Comte Étienne Gudin”, dard en fer ; longueur 101 cm.
Époque fin Directoire, Consulat.
GUDIN Étienne (1734/1820), général, d'une famille originaire du Nivernais qui avait été anoblie en 1542, il est né dans cette province à Ouroux le 15 octobre 1734. Il embrassa de bonne heure la carrière des armes et en 1752 il fut admis en qualité de volontaire ou de cadet dans le régiment d'Artois ; il y était breveté en qualité de lieutenant, le 6 mars 1757. Il assista aux campagnes de Portugal, en 1762 et 1763. Le 1er février 1765, il exerçait les fonctions de sous aide major, ce qui était alors un emploi, non un grade. Il fut promu capitaine, le 20 avril 1768 et chargé du commandement du dépôt des recrues, en 1776. La compagnie colonelle lui fut donnée, le 29 mai 1778 et, le 1er mai 1780, il se vit décoré de la croix de Saint-Louis. Il commanda une compagnie de chasseurs, le 20 août 1780, et en cette qualité il s'embarqua pour l'Amérique, le 13 décembre 1782, avec le 3e bataillon, et rentra en France, le 25 mai 1783. Le 14 juin 1786, il commandait une compagnie de grenadiers de son régiment qu'il quitta le 3 février 1788, étant passé major au régiment des grenadiers royaux de Normandie ; ce grade lui donnait le rang de lieutenant-colonel. Ce régiment fut réformé, le 4 août 1789 et il devint commandant de la garde nationale de Montargis, en août 1789 ; réformé par décret de l'assemblée constituante, avec pension de 2 240 livres, en attendant d'être replacé. GUDIN s'établit dans sa propriété de Montargis. Suite à la Révolution, les premiers bataillons de volontaires se formèrent ; ils se composaient de compagnies levées dans chaque département, arrondissement ou district. La compagnie montargoise, prête à partir pour le chef-lieu, appela à sa tête le chevalier de Saint-Louis GUDIN. Ses bons et anciens services lui valurent à Orléans l'honneur d'être nommé à l'unanimité, le 9 octobre 1790, lieutenant-colonel en premier par les volontaires du 1er bataillon du Loiret, le 9 octobre 1791. Ce titre de lieutenant-colonel en premier, qui cessa d'exister lors de l'embrigadement, répondait au titre de chef de bataillon commandant. Le grade de général de brigade lui fut décerné, le 27 mai 1793, quoiqu'il n'eût point passé par celui de chef de brigade. En cette même année, il montait au rang de général de division, le 22 juillet 1793 et, avant le blocus de Maubeuge, il était promu général en chef de l'armée de la Vendée, en vertu d'un décret spécial de la Convention. GUDIN refusa ce commandement qui, peut-être, lui eût coûté la vie. Il n'évita pas, cependant, les honneurs de la persécution. Le représentant DROUET le fit arrêter et incarcérer à Arras, après le blocus de Maubeuge, dont il avait été nommé commandant, le 20 septembre 1793. Il y fut détenu jusqu'au 9 thermidor et libéré le 16 novembre 1794 ; et, ce qui offre une effrayante peinture des horreurs de l'époque, c'est que sorti de prison, il fallut en quelque sorte qu'un acte d'état-civil réhabilitât GUDIN à la vie, car il était officiellement censé guillotiné ; mais par une étonnante circonstance qu'il a raconté maintes fois, sans pouvoir l'expliquer, il avait reçu, le lendemain du jour où son supplice était censé avoir eut lieu, une note écrite d'une main inconnue, lui annonçant qu'il figurait comme le 13e mort sur une liste de 36 suppliciés. Il ne lui a jamais été possible de découvrir si, par une substitution à la fois heureuse et cruelle, une autre victime avait été immolée à sa place. Cet événement est resté d'autant plus inexplicable aux yeux de GUDIN, qu'il n'avait pas entendu prononcer de jugement contre lui ou contre d'autres prévenus ; il avait subi seulement deux interrogatoires. Sorti de cette épreuve et réintégré dans son grade, le 4 mars 1795, le général GUDIN eut, en 1795, un commandement dans l'armée des côtes de Cherbourg. Son âge avancé, ses cinquante ans de service effectif, le forcèrent alors de quitter la carrière des armes ; il se retira dans une propriété peu éloignée de Montargis, le 30 septembre 1795. En 1800, il fut désigné par le département du Loiret en qualité de candidat au Sénat conservateur et, en 1805, il fut nommé membre de la Légion d'Honneur, le 29 mars. Il est mort le 23 septembre 1820, jouissant de la retraite de lieutenant-général. Il a laissé pour successeurs deux neveux qui ont dignement marché sur ses traces et qui ont donné cet exemple presque unique de trois militaires de même nom, arrivés en moins d'un demi siècle au rang de généraux de division ou de lieutenants-généraux.